POMMARÈDE Pierre

Père Pierre Pommarède © cliché Jean Alain Joubert

Au cher Père Pommarède


Jean Alain Joubert
17 août 2010
Relu en novembre 2017 & mars 2018

Il n’est plus, celui qui représentait tant et en si peu d’années pour celui qui vous parle. Nul n’est immortel, certes, alors même que son œuvre en réclamait pour lui le privilège. Nombreux sont ses amis qui sont ou furent académiciens, au rang desquels il faut citer André Maurois, Maurice Druon, Xavier Darcos.

L’homme de Dieu était, déjà dans les années 50 et 60, lors de son ministère sacerdotal à Château L’évêque, assis à la table de ceux qui faisait notre gloire, en ces temps-là.

J’aimais son éloquence parfois un peu diserte, sa faconde, son humour délicat et plein d’une vaste culture. Il est de ces personnages dont il faut admettre qu’ils sont irremplaçables. Nos relations se sont resserrées début 2001 lorsque l’exquise petite Dame, notre douce amie Denise Robin, s’en est allée. Il se leva et fit son oraison funèbre, en l’église de la Cité, où toutes mes amies se serraient contre moi dans le désarroi d’avoir perdu le joyau de notre petit groupe si remarquable. Ce texte1 que nous avons publié en son temps était l’exemple même de sa délicatesse, de sa haute culture, de son inspiration. Denise était une sainte laïque, nous pouvons tous en témoigner.

Renée voulut me faire rencontrer le Père Pommarède et se fit des illusions sur une vocation tardive au sein de cette église que j’avais reniée dans mes jeunes années, principe que je me fis l’honneur d’appliquer aux dogmes qui suivirent. Et cependant, une affection sincère s’était instaurée avec cet homme magnifiquement intelligent et passionnant. Le rapport était irrépressible ; nous nous appréciions. Il eut été un merveilleux père de famille. Et de mon passage sur cette petite planète bleue parfois tellement inconfortable, son image, son souvenir me demeurera jusqu’à mon ultime jour. Ma prière pour lui n’est que de reconnaissance et d’affection. Aucune conception, aucun engagement ne me fera renoncer à ce que la vie m’a offert de meilleur ici et ailleurs : cette fraternité d’esprit, cette affection spontanée qu’offrent les liens du coeur et de l’intelligence.

Cet Abbé Mugnier, venu servir Dieu au pays de l’Homme et de ses campagnes secrètes, refermées sur leur histoire, en avait pénétré tous les secrets. Nous sommes témoins, Marie Annick et moi-même, lors de nos escapades hélas peu nombreuses de la SHAP2, qu’il ne peut exister que bien peu de plaisirs de cette hauteur, à la fois savants et distillés avec une verve unique, parfois enjolivée et romancée, ce qui ajoutait un piquant, une fantaisie, dont il était le plus parfait magicien.

Lorsqu’il se mettait à sa table de travail, un ange guidait sa plume pour tant de précieux et savants ouvrages. Renée m’avait offert en décembre 2002, le premier volume du Périgord des églises et des chapelles oubliées avec cette dédicace de l’auteur : « Pour Alain Joubert, à lire sous une tonnelle fleurie près d’une maison accueillante… ». Ouvrage préfacé par Pierre Rosenberg de l’Académie française, un autre de ses amis.

Notre pays a perdu un de ses plus éminents esprits, un homme de foi et de partage. Nous sommes orphelins de ce qui fait tout le bonheur de vivre en Périgord en la meilleure compagnie du monde. Suavité des jours, rencontres avec de beaux esprits et des âmes généreuses que peut-être seuls ceux qui ont vieillis savent qu’ils étaient moins inhabituels à une époque aujourd’hui lointaine. J’avoue avoir eu un peu plus de chance que d’autres, sinon je n’aurais pas tant d’hommages à écrire, non sans une nostalgie dont s’accroît chaque année l’oppression.

Je compte pour un privilège d’exception d’avoir côtoyé cet excellent homme, plus vivant qu’aucun vivant, plus généreux qu’aucun altruiste, humble dans sa magnificence intellectuelle, impétueux et incisif uniquement avec les sots et les importuns. Il avait ses travers, amusants souvent, et ses excès comme tout homme habité d’une vie bouillonnante et passionnée. Et puis, il suffit que je l’aimais comme un père, père qui donne des ailes et fait tomber avec indulgence les voiles de l’ignorance et des insuffisances – celles de ne pas avoir embrassé la vie de toute ses forces ! Même avant ce jour de l’Assomption si privatif pour nous, il était entré au Panthéon de mon cœur. Cette séparation, gageons-le, le conduit auprès de l’élite que seul peu encercler de ses bras généreux un père Éternel auquel d’ailleurs, il me plait de penser qu’il ressemble comme une image ! □

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SHAP, Société Historique, Archéologique du Périgord
2 Nous republions ce texte ci-dessous.

Obsèques de Denise Robin

Éloge du Père Pierre Pommarède

Janvier 2001

Notre chère amie Denise Robin, aux Rolphies, Montrem.

C’est à une toute petite dame, discrète, affairée, et souriante que nous venons, sous les vieilles coupoles de cette ancienne cathédrale, dire au revoir, par cet après-midi ensoleillé.

Je remercie le Père Madiès, le chanoine Chinouilh, de me permettre de partager avec vous cet instant privilégié, de dire tout haut ce que vous pensez tout bas, avec affection, amitié et gratitude, et d’unir, avec peine et chagrin, la prière d’un prêtre à celles qui montent du cœur des croyants.

Pour beaucoup d’entre nous, Denise Robin était une vieille amie. Nous l’avons connue à l’époque où, jeune licenciée et lauréate du concours des bibliothèques, elle collaborait avec Mme de La Mothe avant de prendre, durant trente ans, la direction de la bibliothèque municipale.

Nous nous souvenons de l’affabilité de son accueil, de sa disponibilité marquée d’un grand sourire, du souci qui était le sien de satisfaire – souvent après de longues recherches – dans la salle vaste et feutrée du cours Tourny, le lecteur le plus exigeant ou la lectrice la plus impatiente. Mme Labattut a su, hier au soir, trouver les mots les plus justes pour dire la reconnaissance de la Ville.

Denise Robin alliait, sous un aspect classique, des idées modernes – la mise en place du Bibliobus – une fine intelligence, une très vaste culture. Sa réserve naturelle et sa discrétion, quand on la connaissait mieux, laissaient place à une gaieté pétillante et à un humour de bon aloi.

Elle aurait pu, à l’heure de la retraite, se replier sur ses lectures et ses recherches – l’étude de la peinture qu’elle aimait. Non, elle était restée active et serviable. À la Société Historique, durant de longues heures, avec Gérard Mouillac qu’elle vient de retrouver au ciel, elle classait notre bibliothèque et remplissait, avec méticulosité et minutie les notes de nos fichiers. Notre Compagnie – à laquelle elle était très attachée – lui doit beaucoup.

Et quand elle quittait la rue du Plantier, elle participait aux activités des Soroptimist ; c’était aussi pour visiter et se soucier, à l’hôpital ou chez elles, des personnes seules, âgées ou malades : des démarches, des attentions, une amitié que nous essayions, sans trop y parvenir, de lui rendre avec usure. C’était un Évangile qui n’avait pas encore de nom mais qui se vivait au quotidien.

Rien d’étonnant à ce que le regard et la tendresse de Dieu ne se soient penchés sur cette âme qui était belle. « Tout être, disait Victor Hugo1, tout être est un livre où Dieu lui-même se met à écrire ». Le seigneur désirait réouvrir et compléter l’agenda que tenait une petite fille, une étudiante intelligente et pieuse.

Et puis quelque jour, à l’initiative d’Huguette Pouquet et de bien d’autres, Denise Robin privilégiera, parmi tant et tant de livres, la lecture, l’étude consciencieuse de ce que l’on appelle justement le Livre, Biblos, La Bible, La Parole de Dieu faite écriture.

Je salue parmi vous les animateurs et les participants de ce cercle biblique. De ceux et celles qui disent à ceux qui s’assoient autour d’une table, la parole entendue par Augustin dans le jardin d’Alype : Prends, et lis. Depuis qu’ils ont reçu la lumière, les chrétiens continuent à s’allumer les uns aux autres comme des torches.

Et voici que l’épreuve et la maladie – qui nous guettent tous – sont entrées dans une maison de la rue du professeur Peyrot. Pour prendre un texte biblique2 : le jour a baissé aux fenêtres, on a fermé la porte sur la route, avant que le fil ne se brise et que la corde ne se rompe au puits.

Élizabeth Robin vous m’avez dit : « Vous parlerez de ma mère avec votre cœur ». Je voudrais aussi parler avec mon âme de prêtre. Et vous dire, dire à tous ceux qui vous entourent, qu’il y a aussi, dans les âmes sacerdotales, des moments de joie. Celle ressentie après une longue conversation – une personne intelligente se pose toujours les graves questions du mal et de la souffrance – cette joie d’apporter l’apaisement et de faciliter une rencontre prochaine avec Dieu qui n’est pas celui du mal mais de l’amour.

Plus encore, le lendemain, de voir un pauvre corps douloureux se lever et hocher la tête lors d’une large, dernière et affectueuse bénédiction. Je songeais à cette minute, aux vers de Lamartine :

 

Le prêtre murmurait ces doux chants de la mort
Pareils à ceux que murmure une femme
A l’enfant qui s’endort.

 

Vous vous êtes endormie, Denise, dans la paix et la confiance au moment où, suivant l’Apocalypse, Dieu décachetait les sceaux de votre livre terrestre, de votre biographie, et ouvrait à jamais le livre de la vie éternelle.

C’était dans la lumière de l’Épiphanie ; on a chanté l’étoile du poète enfouie dans un champ de blé. On n’enterrera jamais l’Étoile et la Lumière de Dieu. □

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1 Victor Hugo, Autrefois, I, 6.
Ecclésiaste, 12/2.


AU PÈRE POMMARÈDE

Marie Annick Faure
2 avril 2018

 

Ma première rencontre avec le Père Pommarède s’était bien mal passée. Demoiselle d’honneur lors du mariage de mon cousin à Château l’Evèque en 1968, nous avions, la sœur de la mariée et moi, été accusées à tort par le Père d’avoir fait du bruit lors de la messe qu’il célébrait alors que c’étaient des amis des mariés, plus âgés, qui s’étaient dissipés. Je lui en ai longtemps voulu de cette injustice !

Je me souviens aussi d’une veillée de Noël dans l’église de Château l’Évêque au début des années 70 où le Père Pommarède nous passant des diapositives pour nous faire patienter avant la messe de minuit, nous avait montré la photo d’une tête d’âne avec de grandes oreilles en disant qu’il s’agissait de la nouvelle coiffe des Sœurs du couvent tout proche ! Il avait ainsi fait rire une grande partie des fidèles et choqué quelques paroissiennes pincées et rigides dont il disait qu’elles ne pratiquaient pas une vraie religion en méprisant le « petit peuple » auquel, lui, accordait – en toute discrétion – sa compassion mais surtout son aide morale et matérielle.

Puis, le temps a passé… Adulte, j’ai retrouvé le Père Pommarède à la SHAP dont il était alors le président. J’ai participé, avec lui, à des sorties dans des lieux méconnus mais chargés d’histoire qu’il avait su redécouvrir. Là, j’ai pu apprécier son esprit brillant, sa grande érudition et son art de mêler la grande et la petite Histoire, captivant son auditoire avec des anecdotes et des digressions amusantes et toujours passionnantes.

Ses livres, très riches, m’ont également beaucoup appris.

Même si je n’ai pas côtoyé le Père Pommarède régulièrement ni très longtemps, j’ai eu, grâce à notre ami Jean Alain, l’occasion de partager des repas avec lui aux Rolphies. Là aussi j’ai rencontré un homme à l’intelligence vive qui savait être incisif si nécessaire, mais qui déployait des trésors de gentillesse avec des mots pleins de délicatesse pour chaque convive. Il y avait aussi beaucoup de fantaisie et d’humour dans les récits dont il nous régalait au cours de ces tablées toujours joyeuses.

Père Pommarède, j’ai depuis très longtemps oublié ce qui, aux yeux de mes 13 ans, était une injustice. J’ai pu apprécier en vous, un homme de Dieu, un homme d’intelligence et d’érudition mais surtout un homme de bonté toujours attentif à aider son prochain et à y déceler la petite étincelle qui en faisait un être unique pour vous.

Ne plus avoir l’occasion de vous rencontrer et de vous écouter me manque.

Peut-être un jour… □

 

 

Un jour de printemps en val de Dronne

En hommage au Père Pierre Joseph Pommarède

Jean Alain Joubert
29 avril, 1er au 10 mai 2004

 

Nous étions comme des étrangers dans notre patrie ;
tu nous y promènes pour nous en apprendre les
origines et nous en expliquer les antiquités.
Cicéron[1]
 

 

Midi sous l’arbre de Judée ou un déjeuner au domaine de Teinteillac

 

À table, mes amis ! tout embaume, tout brille et tout rit,
tandis que le soleil, illuminant les nappes éblouissantes,
fait étinceler les verres et les bouteilles, met des baisers de feu
 aux terrines odorantes et des baisers d’amour aux corbeilles fleuries.
Fulbert Dumonteil[2]

 

 
 

Fin avril. Un printemps équivoque et timoré. J’avais fait le voyage du matin dans une brume opaque. En fin de matinée, le ciel encore chargé se fit plus lumineux. Depuis Ribérac, la route remonte le cours de la Dronne, au-delà de Villetoureix : il faut passer le château de La Rigale. Ce n’est qu’au lieu-dit Léparre que l’on prend la route qui sillonne les coteaux crayeux et les douces inclinaisons du Verteillacois en traversant Celles, puis s’égaye un peu plus loin d’une allée de cytises déployant pudiquement leurs grappes jaune citron, avant de passer sous le couvert de grands arbres qui font la joie des promeneurs en plein été. Bourg-des-Maisons[3] : le château des Reclaud et, lui faisant face, une église fortifiée romane sont les parures de ce petit village situé en hauteur, ainsi protégé de la route qui conduit à La Tour-Blanche. Mais pour se rendre au Domaine de Teinteillac, il faut prendre à droite la direction de Chapdeuil.

 

Bourg-des-Maisons
Château de Teinteillac

Ce domaine des XVe et XVIIe siècles et ses bâtiments imposants – couverts de tuiles – flanqués de quatre tours rondes ou carrées toutes coiffées d’ardoises, se pare d’un pigeonnier qui mérite une visite. L’accueil du maître de maison est toujours aussi chaleureux. Après avoir passé deux épaisses tentures, nous pénétrons dans une salle du XVe siècle. À proximité du buffet de service : la table ronde qui m’attend devant un feu de bois dans la grande cheminée. À ma droite, une table rectangulaire de bois massif accueille douze couverts. Quatre autres tables de quatre couverts chacune, rondes ou carrées, meublent cette pièce dont la tranquillité semble immuable. Il fait bon s’asseoir et contempler le parc au travers des trois ouvertures disposées en arc. Le ciel voilé accueille par intermittence des apparitions d’un soleil craintif. La fenêtre de gauche s’ouvre sur un arbre de Judée en pleine floraison ; celle du centre est embrassée par la ramure majestueuse d’un chêne né, il se peut, en 1700 et qui se couvre de ses toutes nouvelles feuilles, comme si les siècles n’y faisaient rien ; l’ouverture de gauche offre au regard une cépée puissante de marronniers qui débute sa floraison d’épis de cire.

La table recouverte d’une nappe damassée a pour simple décor un petit vase opalin, carré, où lilas blanc et rameau d’arbre de Judée s’unissent avec raffinement au feuillage du noisetier pourpre.

Notre hôte, venu du pays du cher Vincent d’Indy[4], des austères et fières Cévennes, présente chaque mets. Les premiers pas de son ballet convivial s’exécutent pour un « cartagène » : ce délicat cousin du pineau enchante immédiatement le palais et l’humeur ! Des pruneaux farcis au foie gras ficelés de magret séché décuplent ce plaisir raffiné. Le pain de campagne arrive dans son petit panier d’osier. Une carafe d’eau remplace ce jour-là – où je conduis – le vin. Le premier plat est une spécialité maison qui en compte bon nombre, les menus étant, au gré des saisons, toujours renouvelés. Une salade de printemps accompagne, de périgourdine manière, un chèvre frais nappé de miel chaud. Une merveille. Pour ceux qui apprécient les subtilités du sucré-salé, je recommande avant de prendre place à cette table, de demander, lors de la réservation, à déguster cette gourmandise. Mariné au vin de Banyuls, un foie gras mi-cuit, joyau culinaire relevé d’éclats de sel de Guérande et de poivre de Sichuan, s’allie à des tranches de pommes Sainte-Germaine confites et fondantes. La chaleur de la cheminée, les effets conjugués de l’apéritif et des plaisirs gustatifs instillent une douce euphorie qu’un bon vin aurait magnifiée. Cette sobriété consentie et sereine ne m’empêche cependant pas d’être charmé par l’apparition d’une fée ; elles sont cinq en ce royaume : l’hôtesse et ses quatre filles !

Cette saison est la moins faste pour les légumes. Le plat suivant va cependant se présenter à nous tel un véritable arc-en-ciel de couleurs : choux braisés, lamelles de carottes glacées au beurre, purée de châtaignes et confiture d’oignons au coulis de groseilles entourent une cuisse de lapin pochée au vin blanc et au verjus, enveloppée d’une feuille d’oseille. Un régal. En ce lieu, l’hédonisme va jusqu’à inventer le plaisir des autres, à s’en pourlécher les doigts de jubilation !

Je refuse le fromage qui m’est ensuite proposé ; par contre, je ne résiste pas au plaisir de déguster une belle portion de flaugnarde : flan périgourdin aux pruneaux passé au four.

Pour clore ce festin de gourmet et accompagner un bon café crémeux, Jean-Yves Pin me porte un trésor : une version bilingue (en français et provençal) d’une des premières éditions – datée de 1884 – de Mireille de Frédéric Mistral[5]. Vingt-cinq eaux fortes et quarante-sept dessins d’Eugène Burnand[6], rehaussent cet ouvrage. Le texte de Mistral[7] inspirera, nous le savons, une des œuvres lyriques les plus authentiques et émouvantes sorties de la plume de Charles Gounod[8].

Dans Tout le Périgord[9], Bernard Lesfargues[10] et Gérard Fayolle[11] rappellent l’influence de Mistral sur la prise de conscience, par nos lettrés de la fin du XIXe siècle, du risque qu’il y avait à perdre notre culture : « Ils ont applaudi Jasmin[12], le poète agenais. Ils répondent à l’appel de Mistral et des félibres provençaux. Ils organisent leur école félibréenne du Périgord, le Bournat (Lou Bournat[13]) en 1901[14]. » À la suite de quelques précurseurs et après la seconde Guerre mondiale, nous dit Bernard Lesfargues, « Albert Pestour[15] (1892-1965), Louis Delluc[16] (1894-1974), Marcel Fournier[17] (1900-1979), dans leurs recueils de poèmes, dans leurs pièces de théâtre, laissent entendre qu’ils ne sont pas insensibles aux courants littéraires qui sillonnent la France d’Oïl[18]. »

Voyez donc comme la table[19] d’un succulent repas peut aussi accueillir lecture et méditation ! Les lieux, les mets gardent, il se peut, la saveur et la mémoire du temps passé, lui qui concède au présent sa si souriante nostalgie.

 
 

Une fin d’après-midi sur les rives de la Dronne

 

 

En fouillant dans le grenier de notre mémoire collective,
le Père Pommarède nous ramène des choses si belles,
si profondes et si vraies, qu’on a envie de les retrouver,
 de les rénover, pour les ramener à la lumière.
Michel Debet[20]
 
Cette eau coule vers où elle sait,
et je sais bien ce qu’elle murmure. Ses mots luisants,
quelque chose les dit dans mon âme depuis des années[21].
Bernard Lesfargues
 
 

 

En fin d’après-midi, je voulus reprendre le chemin de midi, en remontant cette fois-ci la Dronne jusqu’à Tocane Saint-Apre, marchant ici sur les traces de cette immense mémoire du « païs » qu’est le Père Pommarède. Avec Michel Debet, je voudrais dire qu’« il nous permet de regarder dans le miroir jauni de notre histoire, la longue filiation de ceux qui nous ont précédés, ont modelé les paysages que nous contemplons, ont bâti, creusé, modifié le cours des ruisseaux et des chemins et qui nous ont transmis ce patrimoine qui conditionne si fortement nos consciences[22]. »

Chaque fois que je vais à la découverte de cette rivière, c’est au compositeur Henri Sauguet[23] que je songe et à sa Symphonie n° 2 « Allégorique » dite Les Saisons, symphonie qui m’est chère entre toutes. Et en ce jour, à la seconde partie de l’œuvre Vers le printemps, puisque « …la vie s’élance avec la lumière[24] ». France-Yvonne Bril[25], qui vient de signer la préface de notre ouvrage consacré à Alexandre Tansman[26], aura les justes et poétiques mots pour décrire la province inspiratrice de Sauguet sur la Dronne, à Fargues, commune de Coutras :

 

« …De Paris, on traverse l’Ile-de-France, le Val-de-Loire, le Poitou, avant de s’engager du côté de la Gironde. On longe tout à tour des champs de blés et des vignobles, doubles symboles de la richesse et de la noblesse du sol ; on suit l’itinéraire du plus ancien pèlerinage, celui qui menait à Saint-Jacques-de-Compostelle par le détour de centaines d’églises romanes ; on traverse les provinces où le parler est le plus pur, l’air le plus doux, la lumière la plus transparente. Et lorsqu’on arrive, si ce n’est plus la froideur du pays d’oïl, ce n’est pas encore l’exubérance du pays d’oc. La volupté existe, mais ici elle doit se teinter de réserve et de pudeur. Par celle de Joachim du Bellay, on atteint à la province de Montaigne et de Montesquieu.
C’est alors la découverte, à quelques kilomètres de Coutras, parmi les arbres, de l’odorante et vieille maison : le calme, ici un étang, là le cours nonchalant de la Dronne, une mare somptueusement vêtue de lentilles d’eau, plus loin une charrette de foin qu’on dirait échappée d’un tableau de Le Nain, tout participe à l’harmonie du cadre prometteur de l’existence à laquelle on est convié[27]. »

 

À cinquante kilomètres en amont de Fargues, commence mon périple. Les rives de la Dronne sont sur la longueur de son cours – qui traverse cinq départements[28] – privées ; seuls quelques lieux permettent de l’approcher en dehors des villages. Sur cette section, nous en aurons deux fois l’opportunité. Au pied du village de Saint-Victor, il faut prendre la direction de Breuilh et des Rivières, pour faire une première halte au Moulin de Chantemerle – dont le nom me fait tout aussitôt penser à la maison du poète Albert Pestour sise à Coulounieix où il vécut et mourut et où je le rencontrai. La poésie est bien là, même si le poète n’est plus.

 

Nous arrivons sur un vaste espace planté de peupliers et de frênes, où la blancheur d’un bosquet d’aubépines en fleurs attire l’œil – les délicates corolles virginales s’ornent d’étamines d’un vieux rose tendre, seul leur parfum singulier pourrait offusquer. Sept tables de pique-nique moussues et piquetées de lichens, invitent, les beaux jours, à s’attarder sur les rives rafraîchissantes de la rivière, que l’on passe à gué l’été venu, à l’arrière d’un ancien moulin devenu habitation. Une passerelle, encadrée de deux frênes – dont celui de droite est curieusement uni à un orme aux samares bicolores, ludiques et gracieuses – permet de traverser le cours d’eau et d’aller se perdre dans une succession de prairies et de bocages au nom de Pré Bouty. J’avais mis le pied sur une grande île de la Dronne.

 

« Amors, seiz ’na isla verdejanta,
Plena de flors e d’auseus d’aur
Ont la nau de mon còr s’aplanta
Dins la mar grisa dau Recòrd… »

 

« Amours, vous êtes une île verdoyante,
Pleine de fleurs et d’oiseaux d’or
Où la nef de mon cœur aborde
Dans la mer grise du Souvenir[29]… »

 

Déjà nous reprenons notre petit voyage. L’étroite route longe – au-delà des prairies et des terres fraîchement travaillées – sur notre droite, la rivière avec des détours qui en font tout le charme. Comment ne pas sourire aux noms drolatiques des lieux-dits situés en face : Pichotte, Fourtou, Caboce, Tarratin, La Cambuse. Seul Le Roc semblerait sérieux, s’il n’était une falaise de craie miniature ! Et c’est là sur notre gauche qu’il faut prendre Granges du Treuil et Baignades de Salles. Le lieu est placé sous le regard bienveillant du tout blanc clocher de Montagrier, ancien Prieuré au chevet trilobé. Une allée de somptueux peupliers, aux troncs clairs et réguliers, nous conduit à un barrage avec, en arrière plan, un autre moulin (la Dronne en était riche d’environ quatre-vingt sur son cours, en Dordogne) dont on aperçoit la roue à aube en mouvement. Ce lieu est dédié à la nature qui y garde tous ses droits, les prairies et les trois îlots sont envahis par de hautes herbes mêlées d’une multitude de floraisons blanches et jaunes : celles des carottes sauvages, des pissenlits et des boutons d’or. Là encore, il est possible de traverser sur une passerelle de bois, cependant dépourvue de rampe. Il me faut vous l’avouer : jouer à Robinson m’est une permanente tentation. Ma crainte du vide n’y fait rien. Je me risque à cette traversée sans filets ! J’y suis, observe, marche et contemple. Tant de souvenirs : ceux des dimanches au bord de l’eau. La fraîcheur du printemps, d’un printemps pérenne, sans ride ni inflexion, celui du temps immobile.

Mais la course du temps reprend ses droits : en quelques minutes, en quittant ce lieu, nous voici arrivés au Moulin du pont de Montagrier. L’autre rive de la Dronne avec Notre-Dame de Perdux[30] appartient à Tocane Saint-Apre. Ce Moulin blanc (mouture de céréales) du XIe siècle sera doté, au début du XXe siècle, d’une turbine électrique qui éclaira ce pays avec une belle avance sur les communes rurales du département. Plus tard revendu pour devenir une scierie, il fut abandonné et tomba en ruine entre 1964 et 1998. Restauré par le Syndicat mixte d’étude et d’aménagement du pays ribéracois, il est devenu ce lieu de promenade d’un bel agrément – avec son barrage, sa roue, ses îles et ses passerelles sur les bras de la Dronne – qui a aussi pour mission de promouvoir le patrimoine rural, la protection de la nature et la vie de la rivière. Ce lieu fait rêver. Il porte lumière. Nous aimons nous souvenir que sur ces rives, jadis y joua l’enfant du pays :

 

« …À Saint-Apre, comme à Tocane, coule, entre Rouffelier et Bressol, une riviérette qui s’appelle la Dronne. La Dronne enrichit les terres, attire les touristes et ensoleille notre vallée.
C’était la Dronne de notre enfance, celle des Prés-secs, où nous pêchions les gardèches et parfois le goujon ; celle des premières baignades après que le plus courageux a certifié que «l’eau était bonne». C’était le lavoir de Perdux où les brouettes de Joanna et de Maria déversaient le linge et les draps ; la rivière où notre canoë se faufilait sous des herbes fleuries, parmi les libellules, et abordait sur des îlots minuscules : c’était notre Cythère d’enfant[31]… »

 

Le retour se fait par une route toute enluminée de cytises[32] en fleurs en amont et en aval du château de Fayolles, puis en traversant le village de Chantepoule – ou Chantegéline –, on passe une Commanderie[33] qui possédait autrefois un hôpital.

Cette flânerie printanière eut une dernière station aux portes de ma thébaïde, à Saint-Astier : une sorte de pèlerinage impromptu. Depuis longtemps, j’avais songé à prendre ce chemin des bois qui longe le cimetière – où l’amie Françoise a trouvé un repos qu’elle n’avait jamais connu sur cette terre – et file vers les hauteurs, jusqu’à la Chapelle des Bois entre source et grotte, qui fut à ses origines un ermitage. En son ouvrage[34], Pierre Pommarède nous y relate qu’« Astier, originaire du voisin Puy-de-Pont, sur la commune de Neuvic, se serait retiré ici après avoir vécu, à Angoulême, auprès de saint Cybard ; il gagnait sa vie avec son disciple Aquilin en confectionnant des paniers et des corbeilles. ». Il pleuvait pour descendre le petit chemin jusqu’à la chapelle que je découvre telle qu’en la poétique photo que nous admirons dans ce livre, signée de Pierre Brachet, lui qui sans doute « retrouva, dans l’obscurité, le rite ancestral de l’immersion. » Mais ainsi que le suggère le Père Pommarède avec son humour que ne renierait sans doute pas l’André Maurois des Silences du colonel Bramble[35] : « Il n’avait rien à craindre : les vieux documents appelaient la fontaine fons bonus ou fons banei, la fontaine du Bain ou la Bonne fontaine. » Moins téméraire que lui, nous ne voulûmes même pas y risquer la pointe des pieds ! De rebrousser chemin, nous fait lever les yeux sur un colossal marronnier couvert de candélabres cireux. Il abrite sous ses ramures un de ses enfants incliné en arche au-dessus du chemin, dressant cependant, tout aussi fièrement, ses lumignons. Sur la droite, un abondant semis de rejetons brille ingénument sous les fines gouttes d’eau.

Notre voyage prend fin par l’ascension d’une route bordée de verts festoyant, enluminés de citron contre un ciel mine de plomb. Ondée orageuse des soirs d’avril. □

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[1] Cicéron à Varron, cité par Pierre Pommarède, Tocane et Saint-Apre oubliés, 2. Saint-Apre (Périgueux : Fanlac, 1996), p. 12.
[2] Fulbert Dumonteil, Le Périgord Gourmand (Castelnaud la Chapelle : L’Hydre,1996), Ma serviette, p. 17.
[3] Ce village est situé entre des ruisseaux affluents de la Dronne : le Meyré, le Tournevalude qui passe à Celles et l’Euche à Chapdeuil. L’église accueille, en été, des concerts de musique baroque, dans le cadre d’un festival : Itinéraire baroque en Verteillacois, sous l’égide de Ton Koopman.
[4] Vincent d’Indy : éminent compositeur et pédagogue français (1851-1931).
[5] « Mistral Frédéric (Maillane, 1830-1914), écrivain français d’expression occitane. Issu d’une lignée terrienne, il fait des études de droit après de solides humanités, mais choisit de se consacrer à la renaissance de la littérature provençale. Avec quelques amis, il fonde en 1854 le Félibrige, école littéraire visant à restaurer l’usage de la langue d’oc. », in Encyclopédie de la littérature, trad. fr. (Paris : Librairie Générale Française, 2003 ; La Pochothèque), p. 1061.
[6] Eugène Burnand, né le 30 août 1850 au château de Billens à Moudon (Canton de Vaud, Suisse), décédé le 4 février 1921 à Paris. Un de ses plus célèbres tableaux, Les disciples Pierre et Jean courant au sépulcre le matin de la Résurrection, se trouve au Musée d’Orsay. Il a principalement peint des scènes religieuses et des paysages, mais encore des portraits et des animaux. Sa ville de naissance lui consacre un musée. Sa peinture est à la fois réaliste et idéaliste.
[7] « Dans Mireille (Miréio, 1859), vaste composition épique en 12 chants, de forme strophique, Mistral se fait l’« humble élève du grand Homère » pour chanter les amours tragiques d’un jeune vannier camarguais et d’une fille de la Crau. L’œuvre abonde en scènes rustiques et familières mais plonge également aux sources d’un folklore visionnaire qui mêle aux thèmes des légendes populaires les images ou les réminiscences de la mythologie classique. Si l’héroïne, au terme d’un douloureux pèlerinage aux Saintes-Maries-de-la-Mer, connaît une fin mystique et chrétienne, son univers quotidien est également peuplé de fées et de lutins, de magiciens médiévaux et de sibylles virgiliennes. Lamartine devait saluer en Mireille la grande épopée romantique qui renouait avec les sources mêmes de la littérature occidentale, illustrait par excellence la continuité de la civilisation méditerranéenne et faisait d’un humble dialecte dédaigné des classiques une langue poétique prestigieuse. Mireille inspire à Charles Gounod l’un de ses opéras les plus célèbres, porté à la scène en 1864. », Op. cit., p. 1061s.
[8] J’emprunte à Lionel Pons cette note sur Mireille : « Créée en 1864, Mireille reste, aux côtés de Faust et Roméo et Juliette l’un des ouvrages de Gounod qui se sont le plus durablement imposés au répertoire, en dépit de mutilations successives et de remaniements intempestifs dus à la totale absence de scrupules des directeurs de théâtre. Gounod a d’abord pensé Mireille comme un opéra-comique à dialogues avant de l’habiller de récitatifs pour la scène de l’Opéra de Paris. Avec un instinct dramatique très sûr, il évite de galvauder le poème de Mistral (ce que ses librettistes Barbier et Carré ont pourtant fait). Le compositeur a, en effet, compris que Mireille est une tragédie, non une carte postale aux teintes arlésiennes, et il limite la couleur locale à un certain ensoleillement de l’orchestration, conservant aux figures de la jeune fille, du vannier, du noble Ramon et de l’ombrageux Ourias, toute leur dimension de profondeur et de complexité psychologique. »
[9] Tout le Périgord, sous la direction de Dominique Audrerie (Bordeaux : Sud-Ouest, 2003).
[10] Un des pionniers du mouvement occitaniste de l’Institut d’Estudis Occitans (1945), ce Bergeracois, né en 1924, est le fondateur, en 1975, des Éditions Fédérop. Écrivain, traducteur et poète : Premiers poèmes, en français (Paris : 1944) ; Cap de l’aiga (Mère des eaux) (Paris : Messages, 1952) ; Pedrita de Andîa, roman, de R. Sanchez Mazas, traduit de l’espagnol par B. Lesfargues (Paris : Plon, 1953) ; Liberata, roman de Elena Quiroga, trad. (Paris : Plon, 1961) ; Florilège des Poètes Occitans du Bergeracois, (Bergerac : 1961) ; Gloire incertaine, roman de Jean Sales, traduit du catalan (Paris : Gallimard, 1962) ; Pour vivre ici, nouvelles de Juan Goytisolo, traduites du castillan (Paris : Gallimard, 1962) ; La brasa e lo fuòc brandal (La braise et les flammes) (Montpeyroux : Jorn, 2001).
[11] Fayolle Gérard né en 1937 au Bugue, licencié ès lettres. Professeur au lycée de Périgueux (1962-1966). Directeur d’une société de presse et d’édition. En 1968, il est chargé de mission au ministère de l’éducation nationale. Nommé le 1er octobre 1986, rédacteur en chef, coordinateur des publications du Service d’information et de diffusion du Premier ministre. Maire du Bugue depuis 1982 (seule fonction élective qu’il garde). Il avait été élu conseiller général du Bugue d’octobre 1979 à 1998 (il fut président de cette assemblée d’avril 1992 à 1994), conseiller régional d’Aquitaine de mars 1986 à 1997. Sénateur, il remplaça, en janvier 1997, Yves Guéna lorsque ce dernier fut nommé au Conseil constitutionnel. Historien, il a publié plusieurs ouvrages dont La vie quotidienne en Périgord au temps de Jacquou le Croquant (1977), Histoire du Périgord 2 t. (1983 et 1984), La vie quotidienne des élus locaux sous la Ve République (1989) et 50 ans de batailles politiques en Dordogne 1945-1995 (1997). (Galy J. M. cité in Dictionnaire biographique du Périgord de Guy Penaud (Périgueux : Fanlac,1999).
[12] « Boë Jacques, dit Jasmin (Agen, 1798-1864), poète gascon. Perruquier à Agen, il récita ses vers devant de vastes auditoires populaires. Sainte-Beuve, Nodier, Lamartine admirèrent ses poèmes exaltant l’amour, la vertu, le sacrifice (Françounette [Franchon ?], Françouneto, 1840 ; Marthe la folle, Maltro l’innoucento, 1845), assemblés au fur et à mesure dans les différentes éditions de ses œuvres complètes, Feuilles d’emballage (Las papillotos). Usant de son dialecte, sans préoccupations grammaticales ou orthographiques, Boë considéra avec dédain le Félibrige naissant, mais son exemple eut beaucoup d’influence sur les jeunes restaurateurs de la langue d’oc. » in Encyclopédie de la littérature, trad. fr. (Paris : Librairie Générale Française, 2003 ; La Pochothèque), p. 186.
[13] Lou Bournat, devenu aujourd’hui : Lo Bornat.
[14] Tout le Périgord, p. 11.
[15] Né en 1886 à Magnac-Bourg (Haute Vienne), Pestour a vécu dans son ermitage de Chantemerle, près de Périgueux, où il meurt en 1965. Il a publié plusieurs recueils de poèmes en oc et en français. Pierre Fanlac lui consacre un de ses « Portraits » dans son ultime ouvrage Les choix d’une vie (Périgueux : Fanlac, 1991), p. 183s.
[16] Delluc Louis (1894-1974), instituteur, poète et prosateur. Son Tibal lo garrel (Tibal le boiteux), 1958, est le premier roman en langue d’oc écrit en Périgord. Il écrivit également des romans pour les adolescents en langue française.
[17] Fournier Marcel (1900-1979), instituteur, peintre et poète occitan. Majoral du Félibrige, président du Bournat. Son œuvre est abondante (poésie, théâtre, ouvrages didactiques). Populaire et efficace animateur de l’action occitane en Périgord.
[18] Op. cit., p. 202.
[19] « La table qui, tour à tour chargée de doctes livres et de mets succulents, sert de support à la nourriture du corps et à celle de l’esprit… », in La Rôtisserie de la Reine Pédauque d’Anatole France (Paris : Calmann-Lévy, 1892).
[20] Tocane et Saint-Apre oubliés, 2. Saint-Apre (Périgueux : Fanlac, 1996), p. 10 (préface de l’ouvrage par Michel Debet, Maire de Tocane Saint-Apre, Conseiller général).
[21] Extrait du poème Ce que fredonne l’eau du recueil Cap de l’aiga (Mère des eaux) (Paris : Messages, 1952).
[22] Op. cit., p.7.
[23] Henri Sauguet (1901-1989), compositeur illustré en 2001 par notre association, sous la plume de Lionel Pons.
[24] Henri Sauguet, texte et musique (Marco Polo 8.223464-5, deux disques compacts, 1996).
[25] France-Yvonne Bril, musicographe et femme de radio.
[26] Alexandre Tansman (1897-1986), pianiste, chef d’orchestre et compositeur français d’origine polonaise, un des membres de l’École de Paris avec Marcel Mihalovici, Bohuslav Martinů, Tibor Harsanyi, Alexandre Tcherepnine, Conrad Beck. Publication des Amis de la musique française (Amf), à paraître au second semestre 2004.
[27] France-Yvonne Bril, Henri Sauguet (Paris : Seghers, Musiciens de tous les temps, 1967), p.15s.
[28] La Haute-Vienne où elle prend sa source, la Dordogne, la Charente, la Charente-Maritime et la Gironde ; elle se jette dans l’Isle à Coutras.
[29] Albert Pestour, extrait du poème Amors de la mia prima douça (Amours de mon doux printemps…), du recueil Los jòcs dau desci mais dau desaire (Les Jeux du Désir et du Regret) (vers limousins et traduction française, 1934).
[30] Voir Op. cit., p. 184s.
[31] Pierre Pommarède, Op. cit. , p. 13.
[32] Partiellement décimés par la tempête de décembre 1999 qui brisa et déracina nombre des grands arbres avec lesquels ils cohabitaient joyeusement.
[33] Pierre Pommarède, Op. cit., p 53s.
[34] Pierre Pommarède, Le Périgord des églises et des chapelles oubliées (Périgueux : Pilote 24, 2002), p. 200.
[35] André Maurois, Les Silences du colonel Bramble (Paris : Grasset, 1918).
 
 

Portfolio

 Village de Celles (Ribéracois)  Château de Teinteillac (Bourg des Maisons)
Moulin de Chantemerle (Bords de Dronne) Barrage des  Baignades de Salles
   
Clocher de Montagrier  Clocher de Notre Dame-de-Perdux (Tocane)
   
Chapelle de Notre Dame-de-Perdux sur les bords de Dronne Tombe Pommarède (Cimetière de Tocane Saint Apre)
   
La Dronne sur le côté de la chapelle Notre Dame-de-Perdux Sépulture du chanoine Pierre Pommarède (1929-2010)

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